A l’occasion de la campagne #JeVote, des personnes vivant avec un handicap mental s’entretiendront avec des politicien·ne·s au Palais fédéral. Pour s’y préparer, elles ont suivi un atelier organisé par insieme.
Pour les élections du Conseil national et du Conseil des Etats le 22 octobre prochain, insieme a élaboré un guide pour voter en facile à lire et à comprendre, réalisé en collaboration avec des personnes en situation de handicap mental, la Chancellerie fédérale et capito Zurich. En parallèle, une campagne de sensibilisation à l’intention du grand public sur le thématique de la participation politique est lancée par insieme.
Au cœur de celle-ci : des entretiens de politicien·ne·s des principaux partis menés par des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, dans la salle des journalistes du Palais fédéral.
Au cœur de celle-ci : des entretiens de politicien·ne·s des principaux partis menés par des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, dans la salle des journalistes du Palais fédéral. Diffusés sur les réseaux sociaux dès la mi-septembre, ils ont pour but de faire passer le message suivant : les personnes avec un handicap mental se forgent elles aussi une opinion politique et participent aux élections.
Près d’un mois avant le tournage au Palais Fédéral, lors d’un atelier organisé par insieme dans ses bureaux bernois, cinq participant·e·s ont pu se préparer à endosser leur rôle de journaliste. Parmi ceux-ci et celles-ci, Sabrina Gaetani, qui a déjà collaboré à l’élaboration de la version 2019 du guide, et Suad Dahir Ahmed, qui a pris la parole cet été lors de la grève féministe et qui est membre du comité de l’initiative pour l’inclusion. Le point commun des cinq personnes ? Elles s’intéressent à la politique et à politicien·ne·s la vie en société. Elles souhaitent se faire une opinion sur les candidat·e·s et participer aux élections.
Connaître son interlocuteur·trice
Durant la première partie de l’atelier, des informations sur les personnalités à interviewer sont transmises : Elisabeth Baume-Schneider, conseillère fédérale et membre du Parti Socialiste (PS), est originaire des Breuleux (JU). Elle dirige le Département fédéral de justice et police et le Secrétariat d’Etat aux migrations.
Manuela Weichelt représente pour sa part les Vert·e·s au Conseil national et s’engage pour l’égalité des droits entre hommes et femmes, pour la protection de l’environnement et du climat ainsi que pour un bon système de santé. Elle est originaire du canton de Zoug et membre du comité central d’insieme. Un bref aperçu des quatre autres politicien·ne·s participant aux entretiens représentants le PLR, l’UDC, le Centre et le PVL est aussi donné.
Des questions pour briser la glace
Comment entrer en contact avec des personnalités politiques connues uniquement à travers les médias ? Comment les saluer ? Les participant·e·s réfléchissent à des questions brise-glace pour démarrer les entretiens. « Quel est votre plat préféré ? », propose ainsi comme question Suad Dahir Ahmed.
Comment entrer en contact avec des personnalités politiques connues uniquement à travers les médias ?
Pearl Lüthy aimerait quant à elle savoir : « Aimes-tu danser ? » Daniel Knöpfel est lui sceptique : « Peut-on tutoyer les personnalités politiques ? » La plupart préféreraient tutoyer : « C’est plus simple », estime Daniel Knöpfel.
« Que faut-il pour devenir politicien ? »
Suad Dahir Ahmed sait d’ores et déjà qu’elle va interviewer le président du Conseil national, Martin Candinas (Le Centre). « Que faut-il pour devenir politicien ? », « les personnes en situation de handicap peuvent-elles aussi s’engager en politique ? » sont les questions qu’elle prévoit de lui poser.
Confronter la conseillère fédérale à des questions provocantes est le souhait d’Olivier Marti : « Y a-t-il beaucoup de corruption dans la politique suisse ? » ou encore : « Peut-on acheter son élection ? »
Sabrina Gaetani formule pour sa part ainsi ses questions : « Avez-vous déjà été en contact avec des personnes en situation de handicap ? », « Pourquoi la loi sur l’AI est-elle appliquée de manière différente dans chaque canton ? » Et, enfin : « Pourquoi est-ce si compliqué ? »
Transmettre quelque chose aux politicien·ne·s
Pour que la discussion soit un véritable échange d’égal à égal, et afin de connaître leur point de vue, les personnalités politiques doivent elles aussi avoir la possibilité de poser leurs questions aux personnes en situation de handicap. C’est pourquoi, lors de la deuxième partie de l’atelier, les participant·e·s réfléchissent aux sujets dont ils et elles aimeraient parler et formulent des questions que les politicien·ne·s peuvent leur poser.
« Avez-vous l’impression que les personnes en situation de handicap ne sont pas traitées comme d’autres personnes ?
Ainsi, Sabrina Gaetani aimerait répondre à la question suivante : « Avez-vous l’impression que les personnes en situation de handicap ne sont pas traitées comme d’autres personnes ? Ou encore : « Que devraient faire les politiques pour y remédier ? » Des choses à dire, elle en aurait beaucoup. Olivier Marti aimerait pour sa part faire savoir à la conseillère fédérale la manière dont il voit la situation des personnes en situation de handicap dans le monde du travail.
Les cinq participant·e·s se réjouissent des entretiens au Palais fédéral, une expérience qui enrichira leur intérêt pour les débats politiques.
Campagne #JeVote
La campagne insieme #JeVote donne à voir des personnes vivant avec un handicap mental s’entretenir avec des figures politiques. Les vidéos, mises en ligne à la mi-septembre, soulignent leur intérêt pour la politique et leur capacité à se forger une opinion.
Les clips tournés dans la salle des journalistes du Palais fédéral, montrent nos protagonistes, des personnes vivant avec handicap mental, rencontrer des politicien·ne·s. Ils et elles apprennent à se connaître et à échanger leurs opinions en se posant mutuellement des questions.