A la garderie Imago de Dübendorf (ZH), fauteuils roulants, moyens auxiliaires et défibrillateurs font autant partie du paysage que les blocs de construction et les ours en peluche. Sur les 110 enfants pris en charge chaque jour, la moitié a un handicap.
Au premier coup d’œil, c’est une crèche comme les autres. Douze enfants sont assis en cercle, les yeux rivés sur l’assistante. Ils frappent dans leurs mains, chantent, écoutent et rigolent : « Notre crèche symbolise l’intégration vécue », se réjouit Sonja Kiechl, directrice générale des garderies Imago à Dübendorf et à Baar (ZG).
Notre crèche symbolise l’intégration vécue »
Près de la moitié des enfants présentent des besoins spéciaux ; beaucoup vivent avec un handicap sévère qui requiert un accompagnement individuel. Autisme, infirmité motrice cérébrale, maladies dégénératives ou troubles du métabolisme, déficiences génétiques, épilepsie, troubles du comportement : « Nous ne disons non à personne », explique Sonja Kiechl.
Ne ménager aucun effort
L’équipe s’informe d’abord auprès des parents et du corps médical et thérapeutique et prend le temps de faire connaissance avec l’enfant et de déterminer ses besoins. Parfois, il faut acheter des moyens auxiliaires spéciaux ou suivre une formation médicale spécifique.
« Il y a aussi chez nous des enfants avec des maladies très rares, dont moins de dix cas sont connus dans toute l’Europe », poursuit Sonja Kiechl, elle-même mère d’un garçon avec des besoins spéciaux aujourd’hui adulte. « C’est un peu comme une pochette-surprise : nous ne savons pas à quel stade de leur développement certains enfants seront dans six mois. » Tandis que certains font de nets progrès, il faut tout doucement apprendre à se séparer d’autres.
Rester flexible
Il arrive parfois qu’une urgence survienne par semaine, puis plus rien pendant six mois. Les spécialistes qui travaillent à la crèche connaissent les gestes des premiers secours : « Cela demande beaucoup d’organisation et une planification minutieuse en amont », reconnaît Sonja Kiechl. Ce n’est qu’ainsi qu’il est possible de réagir avec calme et sang-froid face à des situations médicales périlleuses.
Un vivre-ensemble naturel
« Les enfants avec et sans handicap bénéficient énormément de la cohabitation sous un même toit. Nous leur offrons un cadre sûr où ils peuvent essayer des choses et accumuler des expériences. Ils apprennent tous beaucoup les uns des autres, qu’ils aient un handicap ou non », explique Nina Wetzel, coresponsable de la structure.
Les enfants avec et sans handicap bénéficient énormément de la cohabitation sous un même toit.
Une affirmation que soutient Michael Evangelou, père de trois enfants fréquentant la garderie Imago, dont un nécessitant une assistance intensive : « Les enfants grandissent avec l’idée qu’il existe des personnes très différentes les unes des autres. »
L’article complet est paru dans le numéro de juin 2021 du magazine insieme.